Témoignages kinés
Nos kinés vous parlent de leurs expériences :
Eric, MKDE (Avignon) LA PEAU OU MON OUTIL DE RELATION DIRECTE AVEC LE PATIENT La peau et les téguments jouent des rôles fondamentaux en particulier ceux de protection, de rétention, de production et de synthèse. Une peau ou des téguments en mauvais état sont vecteurs de perte de fonction mécanique, biologique, immunologique, psychologique. Elles peuvent devenir des « brides » au mouvement, à l'interaction avec l’environnement ou avec les autres. Les conséquences externes peuvent avoir des conséquences internes physiologiques. La peau est un des plus grands organes de par sa surface. Elle est constituée par l’épiderme, le derme et l’hypoderme (ainsi que les éléments qui s’y intègrent comme les poils et autres téguments). Cette interface est le moyen de contact privilégié avec mes patient(e)s ou entre êtres humains. Les différents éléments qui la composent permettent : Naturellement - Protection …(contre les agressions UV, Intempéries, chimiques etc) - Échanges internes et externes - Fonction sensitive - Hydratation et Thermorégulation - Fonctions métaboliques (hormones, production vitamine D...) - Fonctions immunitaires (microbiennes, immunologiques…) - Fonction sociale : l’état de la peau dénote un état de santé mais aussi son aspect, sa visibilité dans le monde actuel sont les premières interfaces de relationnel car visible de suite. Un grand nombre de personnes consultent pour des pathologies cutanées, mais aussi pour des imperfections, en esthétique afin d’améliorer leur « façade » d’interaction sociale, mais aussi l’image de soi . Professionnellement - Un élément de bilan - Une interface de réponse sensitive et réflexe - Un moyen au travers d’elle de stimuler des zones plus profondes. - De relancer des échanges - De lever des brides fonctionnelles - D’améliorer l’esthétique pas seulement.... visuelle Pour exercer ces fonctions, l’intégrité de la peau doit être respectée. Les échanges ne doivent pas être ralentis par l’accumulation de déchets à la surface. Pour jouer son rôle de barrière protectrice, le film hydrolipidique à la surface de la peau doit contenir toutes les substances nécessaires. Elle doit “être en bonne santé” pour favoriser les échanges. LA PEAU EST UN RÉEL PROTECTEUR DU CORPS ELLE MÉRITAIT DONC QU’ON LUI OFFRE …………… UNE SPÉCIALITÉ PRIVILÉGIÉE.
Ingrid, MKDE (Toulon) La peau, organe vital, garante de la protection du corps, des sensations, de la représentation de soi, de la relation sociale, est souvent agressée, délaissée, non entretenue. Très souvent considérée comme uniquement esthétique, prendre soin de sa peau est pourtant capital pour l’organisme. Mon métier de kiné me le montre au quotidien comme, par exemple : - Les lombalgies chroniques présentant des dysfonctions tissulaires majeures entrant dans le processus de cercle vicieux de la douleur chronique. - Les cicatrices d’oncologie maxillo-faciale pouvant entrainer des séquelles physiques et psycho-sociales importantes. - Les traitements du cancer du sein, impactant la peau de manière localisée ou globale, entrainant des douleurs résiduelles, un inconfort, des limitations d’amplitudes articulaires et une perturbation du schéma corporel à fort impact psychologique. - Le lipoedeme, disgracieux, douloureux, inconfortable, freinant la pratique de l’activité physique et favorisant l’isolement social. Savoir dresser un bilan tégumentaire aussi poussé que l’articulaire, le musculaire ou le fonctionnel, me semble donc être une étape obligatoire d’une rééducation bien menée, mettant toutes les chances du côté du patient pour se réadapter au plus vite. C’est ainsi que je pratique mon métier depuis plus de 25 ans ; avec une vision holistique, globale, intégrative, adaptée aux pathologies, aux besoins et aux attentes du patient, qu’elles soient dans un but thérapeutique ou esthétique, sans jugement, car avec toujours une notion de soins physiologiques, de techniques rééducatives entrant dans le champ de compétences du kinésithérapeute. La peau fait partie intégrante de cette approche globale. Quand un patient se présente à moi, c’est la 1ere chose que je vois, que je touche, que je ressens, qui crée un lien intime, catalyseur d’une relation sécure thérapeute/patient. Cet organe majeur mérite notre attention, notre expertise.
Marie, MKDE (Nice) Il y a 20 ans, mon fils, Romann, a été opéré, à 10 et 12 mois, d’un nævus de la fesse gauche. Indépendamment de la cicatrice de 15 cm selon un axe vertical qui délimitait toute sa fesse dodue, j’étais très inquiète des conséquences à plus ou moins long termes sur sa mobilité de hanche, sa marche, sa posture. Voilà comment le traitement des cicatrices est entré dans ma vie. Quelques mois plus tard, Julien, mon associé, Mézieriste, me demande mon aide concernant sa patiente Renée, qui le consultait pour des douleurs lombaires et qui n’avait que très peu d’amélioration au bout de 7 séances. Elle avait été opérée, 25 ans en arrière, des ovaires avec une cicatrice le long de sa ligne blanche. Bien qu’esthétiquement parfaite, en posant ma main en écoute tissulaire, je suis immédiatement attirée par cette cicatrice et plus particulièrement ses deux extrémités. Son test me permet de mettre en évidence une bride fibreuse sur toute sa longueur, qui de plus, était à l’origine de “2 ventres” bombés de part et d’autre. J’ai donc travaillé cette cicatrice fibreuse qui, en profondeur, créait des points d’ancrage et qui ont occasionné, avec le temps, des douleurs lombaires d’enroulement . J’ai aussi travaillé sa posture pendant que Julien continuait ses séances de Mézières. Au bout de plusieurs séances, car sa cicatrice était ancienne, ses “deux ventres” ont commencé à s’estomper et j’ai pu aplanir la zone par des techniques de remodelage tissulaire. Concernant la cicatrice de mon fils, mes différents tests m’ont permis d’apprécier ses caractéristiques ainsi que son éventuel caractère pathogène. Elle est devenue hypertrophique mais a régressé plus rapidement qu’elle ne l’aurait sûrement due car traitée précocement. Renée a souffert d’un préjudice fonctionnel, à cause de la bride, mais aussi esthétique à cause de cette rétraction qui lui donnait ces” deux ventres”, et peut être même psychologique. Romann aurait pu souffrir d’un préjudice fonctionnel : en plein apprentissage de la marche, si les tissus étaient restés denses et fibreux, quelles conséquences cela aurait pu avoir sur son Moyen Fessier ou son Pyramidal ? N’aurait il pas eu un déficit d’amplitude au niveau de sa hanche gauche et par conséquent une marche moins fonctionnelle ? Même son chirurgien n’en mesurait pas les éventuelles conséquences… Il est aujourd’hui 2eme série au tennis et c’est peut être un peu grâce à la PDF!! C’est ma vision holistique de physiothérapeute dermatofonctionnel qui m’a permis de les traiter grâce à un ensemble de techniques. Et c’est cette vision globale et évidente que j’aimerais partager avec vous.
Franck, MKDE (Lille) Le jour où…j’ai compris que le traitement des tissus cicatriciels était un acte technique que seul un professionnel devait pratiquer. Carole une jolie femme d’une quarantaine d’années a pris rendez-vous sur le conseil de l’une de ses amies. Ôtant un long foulard enrubannant son cou, elle me dévoile les stigmates d’une greffe de peau récente recouvrant son cou et sa mâchoire gauche, séquelle d’une brûlure contractée à l’âge de huit ans. Une casserole d’eau bouillante renversée… Elle me décrit sa douleur : les céphalées alternant avec les cervicalgies, les dysfonctionnements temporo-maxillaires, celle des adhérences et des brides cicatricielles … Son chirurgien lui a recommandé la patience et surtout de s’auto masser devant un miroir…Carole ne s’est pas aventurée à lui demander comment faire. Il eut d’ailleurs certainement été incapable de lui montrer quelque manœuvre que ce fut. Je lui ai donc demandé de me montrer comment elle procédait. Dans ses doigts elle a créé un pli de peau qu’elle a malaxé avec force et violence. Dans ses doigts il y avait tout le ressentiment, toute la haine de cette dizaine de centimètres carrés de tissu cicatriciel qui lui pourrissent l’existence depuis tant d’années… Sa cicatrice, sa greffe, n’étaient plus seulement une lésion cutanée, mais revêtaient le caractère symbolique de tant de souffrance morale accumulée, de culpabilité, de rejet de soi… La prise en charge dermatofonctionnelle ne saurait se limiter à l’abandon du patient aux vertus supposées d’un auto massage, le plus souvent mal maîtrisé, le plus souvent délétère, contributeur de cicatrices hypertrophiques et inflammatoires… Bilan cicatriciel EBP, massage manuel et mécanique, tecartherapie, LED , pansements siliconés, correction de la posture et du schéma corporel, lever de tensions, trigger point… Le physiothérapeute dermatofonctionnel va mobiliser un ensemble de techniques pour une prise en charge holistique d’un tissu cicatriciel, conscient du handicap psychologique, esthétique, et social qu’il peut représenter.
Julien, MKDE (Paris) J’ai découvert la physiothérapie dermatofonctionnelle lors d’une conférence où j’ai rencontré le Dr Froes Meyer. J’ai immédiatement compris que ce qu’elle présentait correspondait exactement à mon travail quotidien. Cela m’a offert une structure et une vision beaucoup plus complètes et intéressantes pour mes patients. Pour la petite histoire, quand j’étais étudiant, j’ai eu l’opportunité de suivre un sportif de haut niveau qui venait de subir une ligamentoplastie du genou. Son état tissulaire montrait de nombreux déficits : cicatrice adhérente, œdème résiduel, etc. L’équipe médicale a alors décidé de mettre en place un traitement spécifique de la cicatrice pour libérer la mobilité articulaire. Après plusieurs séances, j’ai décidé de faire mon mémoire de fin d’études sur le cas de ce patient et de démontrer l’intérêt du travail sur la cicatrice dans un protocole de soin ostéo-articulaire classique. C’est ainsi que j’ai découvert et apprécié les traitements tissulaires. Progressivement, ma pratique s’est spécialisée dans les troubles de la peau et des systèmes connexes, un domaine que je trouve passionnant et bénéfique pour les patients. Adopter une approche holistique et intégrative est devenu essentiel pour moi. Le bilan est la base de tout traitement, et traiter une personne plutôt qu’un symptôme est la clé du succès thérapeutique. Travailler en équipe en pré, intra et post-opératoire permet d’avoir une vision à 360° du soin et améliore l’efficacité du traitement, tout comme un sportif de haut niveau optimiserait ses entraînements. Aujourd’hui, je me suis spécialisé dans les traitements de la peau, tant au niveau thérapeutique qu’esthétique, notamment dans les soins post-opératoires de chirurgie esthétique qui ressemblaient beaucoup aux soins que j’avais développés pour mon sportif de haut niveau.